Interview de Gabrielle Ethenoz-Damond, conseillère communale de Nyon depuis 56 ans

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À 95 ans, après 56 ans au conseil communal nyonais, souhaitez-vous vous représenter aux élections communales vaudoises 2016 ?

Oui, même si j’ai eu de la peine à me décider à cause de mon grand âge, soit 95 ans.  J’ai demandé l’avis à mon physiothérapeute qui me soutient totalement.

Aussi, je me suis approchée du comité des élections qui m’avoua qu’il se sentirait  honoré si je posais derechef ma candidature.
Il faut dire que depuis que siège au conseil communal nyonais, soit depuis 1960, on m’a toujours poussé à persévérer.
Pour y aller, je me déplace en scooter au conseil communal, avec une sorte de chaise à quatre roues.

Vous fûtes l’une des premières femmes élue au Grand Conseil vaudois ?

Oui, en effet. Le 1er février 1959, les femmes vaudoises reçurent leurs droits politiques  au niveau cantonal et communal, puis en 1971 au niveau fédéral.
Afin de faire valoir leurs droits, les suffragettes se tinrent à la tribune du conseil communal le 1er février 1960.
Fin 1960, le parti socialiste vînt me chercher pour me mettre sur la liste électorale.
En 1962, je fûs élue.
Ne croyez pas que le combat pour l’accès des femmes au pouvoir au même titre que les hommes ne fût pas freiné par la gente masculine.
Pour exemple, lors ma première campagne électorale pour les communales, les hommes faisaient bloc pour faire élire un homme.
Il y eu beaucoup de résistance.

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Au niveau du nombre de femmes élues, il y a de fortes disparités intercantonales à l’instar de Neuchâtel qui s’affiche avec 0% femmes élues aux dernières élections fédérales. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Je pense qu’il s’agit toujours de la façon de mettre en avant les femmes dans les partis.
Les femmes doivent penser stratégique, savoir s’entourer et mettre leurs tactiques en avant.

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Soutenez-vous l’action  Votez Femmes ?

On vote bien pour un parti, alors…on peut aussi voter Femmes.
Vous savez, ma façon d’oser aller de l’avant, nonobstant le fait que je soies femme, provient certainement du fait que mon père était progressiste en toute chose. Il était d’ailleurs venu avec moi voter pour les fédérales.Et alors que certains se moquaient de cet état de fait, il leur renvoya clairement sa façon de voir.

Gabrielle Ethenoz-Damond pour Schaffter Coralie Swiss Women Politics (https://swisswomenpolitics.wordpress.com)