Dans l’article du journal solidaritéS paru en septembre, notre action a été critiquée de manière particulièrement véhémente.
Le plus désolant est que sur l’essentiel, nous sommes d’accord avec les idées de l’autrice. Bien sûr que les femmes ne constituent pas un groupe social homogène. Évidemment que la présence de femmes au Parlement n’amène pas automatiquement plus d’égalité, car il existe des politiciennes favorables à des mesures discriminantes envers d’autres femmes. Et surtout, surtout, il va de soi que les femmes ne sont pas dotées d’une « nature » spécifique qui les rendrait, comme par magie, plus aptes à gouverner le pays de manière juste.
Malheureusement, l’autrice de cet article a décidé de nous attribuer ces croyances absurdes. Partant de notre liste des 10 bonnes raisons de voter femmes, elle conclut que nous avons une approche essentialiste et biologisante, et que nous prônons la « complémentarité » des sexes. Et cela simplement parce que nous affirmons que les femmes amènent des idées nouvelles et que les hommes et les femmes gouvernent bien ensemble !
Oui, nous pensons que les femmes amènent des idées nouvelles car elles vivent des réalités – et des discriminations – que les hommes ne connaissent pas, ou peu. Oui, les exemples tirés du monde économique montrent que les instances de décision mixtes fonctionnent mieux.
Nous appelons à voter femme car le Parlement actuel est occupé à plus de 70% par des hommes, et que cela n’est pas démocratique.
Nous menons cette campagne car nous savons (étude à l’appui) que les candidates ont moins de chances d’être élues, quand bien même elles figurent sur les listes.
Nous invitons donc les citoyennes et citoyens à prendre conscience de cette discrimination, et à se servir de notre mode d’emploi pour augmenter le nombre de femmes sur leurs bulletins. Nous respectons le fait qu’il y a des gens qui votent à droite, d’autres à gauche, et nous sommes convaincues que chacune et chacun trouvera, parmi les 113 candidates vaudoises qui se présentent à ces élections, 10 femmes de talent pour défendre ses idées à Berne.